4h du mat, le réveille sonne…

A peine j’ouvre les yeux que je suis déjà toute excitée par la journée qui nous attend. Je peine pourtant à me sortir du lit, toute endolorie que je suis par la journée de la veille. C’est qu’entre mon pied cassé qui se remet tout juste, mes douleurs habituelles, le bras gonflé d’avoir porté le téléobjectif des heures durant, mes kilos et mon déconditionnement physique gagnés haut la main lors de ces derniers mois de confinement, je dois faire peine à voir. C’est qu’elle se traine la mémère. Heureusement la maisonnée est encore silencieuse, personne pour me voir m’extirper comme je peux de dessous les draps, des grimaces me défigurant le visage. Dire que d’ordinaire mon réveil sonne au moins dix fois avant que je daigne mettre un pied dehors. Là il aura suffit d’une demie sonnerie… Comme quoi tout est histoire de motivation. Tient ça commence à bouger dans la chambre d’à côté, Aurélie est aussi en train d’émerger. J’avance à tâtons histoire de ne pas réveiller Eric qui dors à poings fermés.

6h30 du mat, la pénombre…

Les yeux qui s’habituent. La nature qui s’éveille. Le cris des oiseaux qui passent de branches en branches dans un vacarme contrastant avec la nuit noire. Et puis un léger vent frais qui fait danser la cime des arbres. Les marais camarguais sont vraiment d’une toute beauté. Je me laisse bercer par la douceur de l’instant. Je respire, je vis le moment pour moi, malgré les amis autours. Quelle sérénité ce matin! Ça fait longtemps que je n’avais pas ressentie cela.

7h30 du mat, les premiers flamants sont en approche…

Ils commencent à regagner l’étang. Le jour se lève, on les distingue de mieux en mieux. Ces formations sont vraiment impressionnantes. Le ballet n’en fini plus. C’est magnifique, apaisant, ressourçant, hors du temps.
Ça contraste tellement avec ces derniers mois, confinée dans mon bureau à travailler 15h par jour. Pourquoi ? Pour qui ? Parce qu’elle est là la vie en fait, dehors, entourée de mon amoureux et de mes amis devant ce grand spectacle de la nature. Je l’avais oublié je crois, par des mois de surcharge de télétravail, épuisée à passer de la chambre au bureau et du bureau à la chambre. Un univers restreint par des œillères bien attachées.

Ce WE organisé par Marilyne est un vrai rappel à la vie en fait. Une prise de conscience qui me sort de la léthargie dans laquelle je m’enfermais. En tout cas on ne pouvait pas rêver plus bel électrochoc que ce spectacle vivant accompagnée de mes {Natur’elles}, de mon homme, des amis photographe et surtout de la vie autour.