Sandrine

Des mots

Posés ici & là, sur le bord…

 

Bonjour à toi qui me lit!

J’ai pour habitude de dire que le cancer, lorsqu’il te tombe dessus, c’est comme un tsunami qui balaye tout sur son passage.
Il balaye ton corps, tes certitudes, tes projets, ta vision de la vie, parfois tes amis ou encore ton couple.
Avec lui tu perds ce qu’il te restait de jeunesse, ton insouciance, ta joie de vivre, ton image, l’estime de soi et bien d’autres choses encore…
Par contre tu gagnes des douleurs, de la fatigue, des doutes, des peurs, des angoisses, des interrogations…

Le mot cancer est un mot violent, aussi violent que la façon dont tu le reçois.
Car il renvois à la mort et à la souffrance, physique et morale.
Tu sais pourtant que tu va mourir, que cela est inévitable car au bout de la vie il y a forcément la mort.
Mais tu n’as pas imaginé que cela pouvait s’arrêter là, maintenant.

Alors tu t’interroge,
Pourquoi moi?
Qu’ai-je fais de ma vie?
Quelle trace je laisserais après ma mort?
Ai-je vraiment aimé ?
Ai-je reçu de l’amour ?
Ai-je été là pour les autres?
Ai-je été là pour moi-même ?

Et puis tu as peur, peur de mourir, peur d’avoir mal, peur de ne pas supporter les traitements que l’on dit difficiles.
Tu as peur car tu ne sais pas ce qui t’attends et quel en sera l’issue.
Vais-je supporter les traitements ?
Vais-je pouvoir vivre avec ma nouvelle image?
Serais-je dans les bonnes ou les mauvaises statistiques?
Vais-je m’en sortir?
Ou au contraire, vais-je y laisser la vie?

Bref, tu te questionne et c’est normal.
Certaines réponses seront rapides, d’autres prendront plus de temps.
Tu vas morfler, oui, car le cancer est bel et bien un tsunami, un tsunami physique mais aussi un tsunami psychologique.
Un tsunami qui te maintient sous l’eau pendant quelque temps.

Mais si tu sais nager alors tu sortiras plus vite la tête de l’eau.
Et plus vite tu respireras de nouveau, plus vite tu le vivras mieux.
Certes tu subit le cancer mais tu peux décider de ne pas en subir tout les effets.
Car au final, qu’il te reste de nombreuses années à vivre, ou au contraire quelques mois, ce qui compte c’est de vivre le mieux possible ce qui te reste de vie.

Mais c’est difficile d’apprendre à nager dans un tel tsunami, surtout après en avoir traversé un autre peu de temps avant. Duquel je n’étais pas ressortie indemne.
Alors je bois la tasse, souvent, mais l’air que j’arrive à respirer de temps en temps est tellement pur que je sais que cela en vaut la peine.
Je mets toutes les chances de mon côté.
J’apprends à nager en me recentrant sur moi et en essayant d’aller à la rencontre de ce moi profond.
Je soigne mon corps et mon esprit.
Je médite, je fais du sport, je mange mieux.
Je travail sur moi, je m’écoute.
J’arrête de faire ce qui me fait du mal.
Je développe au contraire ce qui me fait du bien.
Finalement je me découvre petit à petit…

Alors peu importe quel est ton tsunami, tu es le ou la seul(e) à avoir les clés.
Ça vaut le coup alors fonce et apprend à nager.

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