Sandrine

Des mots

Posés ici & là, sur le bord…

 

J’ai toujours admiré et envié les créatifs et les artistes.
J’aurais aimé avoir un talent artistique tel que le dessin, la peinture ou encore la musique. Mais voilà il n’en est rien. Je n’ai pas de dons naturels, pas de facultés particulières alors je n’ai jamais vraiment essayé. Je n’ai jamais pris de cours, jamais acheté de livres… Pourquoi ? Parce que je me suis toujours persuadé que j’étais nulle. J’ai tout juste pianoté quelques notes sur un clavier durant quelques mois à l’adolescence (en collant des lettres sur les touches à la place des notes) sans vraiment persévérer. J’ai essuyé beaucoup de notes passables en arts plastique au collège. Je me souviens pourtant d’un 15/20 pour un travail sur l’usure (cela m’avait marqué car pour une fois j’avais eu les félicitations du prof). Je m’étais prise au jeu de l’exercice. J’avais dessiné une cible et l’avais percée de trous avec mon compas comme si elle avait été criblée de fléchettes. Puis je l’ai déchirée, chiffonnée, piétinée et j’ai rendu mon travail, fière de mon idée plus que de ma réalisation.

Je crois que je n’avais pas compris que même le talent se travail. Que même si l’on a pas de dons il ne nous est pas interdit d’apprendre et d’essayer.

Donc voilà à 45 ans je viens d’acheter mes premiers livres sur l’apprentissage du dessin et sur l’apprentissage de l’aquarelle. Quelques tutos, crayons et godets plus tard et me voilà entrain de faire mes gammes. Et je m’éclate rien que d’essayer, même sans talent, même sans objectif. Apprendre la couleur, apprendre la perspective, apprendre en observant la diffusion de l’eau sur le papier. Découvrir et faire quelque chose de mes mains…

Je m’interroge sur cette frénésie actuelle, sur ce besoin de créer. Pourquoi me trouver d’autres activités quand le temps me manque déjà pour la photographie et l’écriture? Qu’est ce que cela signifie? Même dans mon activité professionnelle ce besoin de créer s’est intensifié ces derniers temps. J’ai même été jusqu’à demandé une réorientation à mes ressources humaines. En attendant de trouver les réponses je ne me met aucune barrière. Je laisse le vent me porter dans cette période créative, sans comprendre, sans attente, sans jugement. Juste parce que cela me fait du bien.
Et qui sait, peut-être que dans quelques semaines ou quelques mois je partagerais avec vous quelques dessins ou autres peintures, juste comme ça.

Moralité : Il n’y a pas d’âge pour essayer. Mais il est un âge où l’on sait mieux s’écouter…

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